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Téléchargez le Live Set du nouveau morceau de DJ Gigola, “Unfolding Practice II”
Avez-vous déjà réfléchi au rôle du rythme sur notre santé ? Au-delà de ces beats de nos morceaux préférés, le rythme est présent dans tous les aspects de notre vie, des battements de notre cœur au souffle régulier de notre respiration.
Le premier album solo de DJ Gigola, Fluid Meditations s'inspire profondément de ces rythmes corporels. Tirant profit de sa formation universitaire en médecine, son travail reflète un monde désynchronisé tout en nous renvoyant au potentiel de guérison de la musique, de la méditation et de la spiritualité.
C'est durant son adolescence à Berlin, que Gigola - Paulina Schulz en dehors de la scène - s'est découverte une passion pour le DJing. En rejoignant le collectif international Live From Earth en 2016, elle a trouvé un réseau d'artistes partageant les mêmes idées, dont le soutien indéfectible l'a aidée à se frayer un chemin vers une carrière de musicienne globe-trotteuse. Après une série d'EPs collaboratifs concluants, dont “No Es Amor” avec Kev Koko et Perra Inmunda, elle a minutieusement peaufiné son travail en tant qu'artiste solo, produisant des titres remarquables tels que “In The Mood” et “Gigi Groove”.
En partenariat avec XLR8R, nous avons interviewé Schulz sur son approche conceptuelle et ses techniques qui sous-tendent son travail. Pour nous donner un aperçu de son processus créatif, elle a accepté de partager le Live Set de son morceau, “Unfolding Practice II”.
Téléchargez le Set Live du nouveau morceau de DJ Gigola “Unfolding Practice II” ici*
*Requiert une licence Live 11 Suite ou la version d'évaluation gratuite.
Veuillez noter que ce Set Live et les samples inclus sont destinés exclusivement à un usage pédagogique et ne sauraient être utilisés à des fins commerciales.
Paulina, merci de nous avoir accordé un entretien aujourd'hui. Tout d'abord, peux-tu nous parler de ta carrière de DJ et de ce qui t'a poussé à te lancer dans la production musicale?
Ce qui s'apparentait le plus à de la production dans ma musique, c'était les transitions que je créais entre chaque chanson quand je mixais. Mais évidemment, je ne pouvais pas en retirer des créations et les publier par la suite. J'étais aussi toujours en train de chercher de nouveaux morceaux qui pouvaient bien marcher ensemble. Mais bien souvent, je n'en trouvais pas. C'est donc le manque de morceaux pour mes sets et l'inspiration que j'ai ressentie en mixant qui m'ont d'abord incité à explorer la production musicale.
Alors, comment as-tu commencé à produire ta propre musique?
J'ai rencontré Kev Koko qui a beaucoup d'expérience en tant que producteur. Il faisait partie du groupe techno FJAAK. Je lui ai dit que je voulais me lancer dans la production et que j'avais toutes sortes d'idées. Et il m'a proposé de passer à son studio pour faire une session. C'est comme ça que tout a commencé. Il m'a appris les bases et m'a encouragé à écrire des textes. Il m'a montré tout ce que je devais savoir sur le mixage des voix. Il m'a fait découvrir Ableton Live, les plug-ins, l'écriture de mélodies et tout le reste. Après trois EP collaboratifs et un remix ensemble, je me suis sentie suffisamment prête pour me lancer dans mon premier projet solo “In the Mood”, que j'ai sorti en 2022. Fluid Meditations a suivi en 2023.
Quelles ont été les étapes de préparation avant de sortir ta musique en solo?
Je devais impérativement connaître mon domaine avant de pouvoir sortir de la musique par moi-même. Quoi qu'il en soit, je tiens à travailler longtemps sur un projet avant de le présenter. Ainsi, je peux vraiment être satisfaite de ce que j'ai fait. Personnellement, c'est en maîtrisant quelque chose que je prends confiance en moi.
Tu as acquis cette maîtrise assez rapidement. As-tu suivi une formation musicale au préalable?
Oui, j'ai appris à jouer du piano, donc je connaissais déjà les touches d'un clavier et les mélodies. J'ai encore l'impression d'être en train d'apprendre, car mon travail est à ce jour toujours mixé et masterisé par quelqu'un de professionnel. L'expérience sonore doit être la meilleure possible. Le rythme est quelque chose d'assez naturel chez moi, car j'ai également été danseuse. En médecine, nous avons étudié la synthèse du son, les fréquences et les décibels, mais nous nous sommes surtout intéressés à l'aspect neurologique du fonctionnement du son dans le cerveau.
Ta formation universitaire en médecine, suivie de ta reconversion en tant que DJ professionnelle, a dû être perçue comme un changement important dans ton parcours professionnel.
Selon moi, être DJ et être médecin sont deux métiers qui me correspondent, car ils traitent chacun du corps humain. Tous deux ont pour but d'aider les gens à se sentir mieux. En particulier, les personnes qui traversent une période de vulnérabilité. La médecine, par exemple, s'intéresse à la vulnérabilité des personnes blessées ou malades. Dans le domaine du DJing, il est plutôt question de personnes qui recherchent un état de transe pour se sentir mieux quand elles dansent. Cet état de transe peut aussi être très intense et il faut y faire attention. Ce qui me plaît dans ces deux activités, c'est que je suis à même de comprendre cette vulnérabilité et d'aider les gens à accéder à un autre état d'esprit. En tant que DJ, il est possible d'initier un processus de guérison sur le dancefloor, ne serait-ce qu'en faisant passer un bon moment à des gens qui cherchent à échapper au stress de la vie quotidienne.
Penses-tu que ta formation en médecine a eu une influence sur ton approche de la musique?
J'ai toujours veillé à séparer mes activités de DJ de la médecine, car je voulais être DJ et artiste exclusivement à ce titre, et non parce que je suis médecin. Je ne veux pas que des personnes m'invitent à venir jouer sous prétexte que je suis médecin/DJ et que c'est cool. Ce n'est pas le but. J'ai fait médecine car j'adore la médecine. Je tiens simplement à ne pas mélanger les deux. Mais manifestement, cette dimension intéresse beaucoup les gens car on me demande souvent comment je fais pour être ci et ça à la fois. Dans Méditations fluides, je me suis autorisée à exprimer ma vision des choses qui est sans aucun doute influencée par ma formation médicale. Je pense que c'est la première fois que je combine les deux.
Y a-t-il eu un catalyseur particulier dans ta carrière musicale qui t'a amenée à t'engager pleinement dans cette voie?
De moi-même, je n'aurais jamais pensé devenir DJ professionnelle. Mais, en 2016, j'ai rencontré les gens de Live from Earth et j'ai trouvé là une communauté qui m'a vraiment poussé. Ils m'ont permis de jouer dans des soirées, ce qui était également très difficile à l'époque, surtout en tant que femme. La rencontre avec ce collectif a été le plus grand catalyseur de ma carrière, et l'est toujours sept ans plus tard. Nous avons évolué ensemble. Tout le monde s'entraide. Je suis contente de la communauté que nous avons créée et du travail que nous avons fait. Il n'y aurait pas de DJ Gigola sans Live from Earth, je crois.
Regardons de plus près le Set Live que tu as partagé avec nous. Quelle est l'histoire derrière le titre du morceau, “Unfolding Practice II”?
Il s'appelle “Unfolding Practice II” car il incarne le principe selon lequel nous devons ouvrir notre état physique et psychique pour nous connecter à une source plus grande, à savoir la source spirituelle qui unit tout dans l'univers. Pour moi, il s'agissait d'une réflexion sur la pensée philosophique, la pratique bouddhiste et la méditation où l'idée de spiritualité se résume souvent à la connectivité. Cet état transitoire consiste à repousser les frontières de ce que l'on perçoit comme étant soi-même pour y accueillir ce qui nous connecte.
Penses-tu qu'il existe un lien entre la musique et la méditation?
J'ai profité du thème ou du domaine de la méditation pour parler d'un monde qui selon moi, va de plus en plus vite. Un monde où nous sommes en train de perdre la connexion avec le moment présent. Je pratique le yoga qui utilise la respiration pour synchroniser les mouvements. Cela donne le rythme. Cette étape est suivie par les asanas, qui désignent les différentes postures exécutées dans un même mouvement collectif. Je retrouve la même chose dans un club. La musique donne le rythme. Tout le monde ressent ce même rythme et s'y abandonne dans le cadre d'une expérience collective. Il existe des similitudes entre le fait de rechercher son calme dans la méditation et ce que l'on peut ressentir sur une piste de danse. J'adore jouer avec ça. C'est là que je vois un parallèle entre la musique et la méditation.
Existe-t-il un lien entre “Unfolding Practice II” et ton album “Fluid Meditations”?
Oui, une version ambient de ce morceau figure sur l'album. J'ai présenté l'album en live pour la première fois au Berghain. Je m'étais cassé la jambe à l'époque et je me sentais particulièrement fragile, aussi la version ambient me parlait plus. “Unfolding Practice II” était censé être la version originale. Un an après la blessure, cette version a été ajoutée à l'édition vinyle de l'album. C'est une manière de clore un cycle et de me reconnecter à moi-même en étant à nouveau en bonne santé.
Que symbolise la respiration que l'on entend dans l'intro du morceau?
Toutes les cultures ne perçoivent pas un morceau en mode mineur ou majeur comme étant positif ou négatif, ou bien triste ou joyeux. En revanche, la perception du rythme et du tempo est plus universelle. Je voulais donc me concentrer davantage sur le rythme. Je pense que la respiration est la forme incarnée du rythme. Il s'agit du rythme le plus évident que nous ayons. Tout le corps travaille en rythme, cela me fascine. Les battements du cœur, les hormones et la respiration suivent un certain rythme. Il est possible d'influencer le fonctionnement de son corps à travers le rythme de sa respiration.
On suppose généralement que le rythme du corps commence avec les battements du cœur. Crois-tu que le cœur soit capable de se caler sur le rythme de la respiration?
Le cœur est généralement considéré comme le "faiseur de rythme". Mais on parle de fréquence respiratoire en médecine, ce qui signifie que la respiration est également un rythme. Dans le yoga, on pratique différentes respirations qui permettent d'atteindre un certain état d'esprit. Le corps tout entier est une affaire de rythme. Curieusement, ma thèse porte sur les maladies auto-immunes du cerveau, comme l'épilepsie. L'épilepsie est une maladie qui se caractérise par un dérèglement du rythme cérébral. Tout est très bien orchestré dans le corps. Dès que quelque chose ne se déroule pas de manière aussi orchestrée, le corps perd le rythme. Cela peut venir des hormones, des neurones, des neurotransmetteurs, de la respiration ou des battements du cœur. Le simple fait de considérer le corps comme un ensemble rythmique est une belle manière de s'y connecter. J'aime que la musique s'en inspire. C'est sans doute là aussi que se rejoignent la musique et la médecine.
Tu as également intégré des battements de cœur dans ton morceau.
Oui, le rythme cardiaque est le même que celui de la respiration, et je voulais juxtaposer la percussion rythmique à la percussion du corps.
Que signifient les mots parlés dans le morceau?
Je répète un mantra, disant : “Je me reconnecte à mon esprit, à mon corps, à mon âme et à moi-même”. Dans cette tradition méditative, il s'agit de favoriser l'ouverture à un espace de transition afin de se connecter à la source.
À la mesure 31, il y a une courte pause avant l'arrivée d'un puissant kick. Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as fait ce choix?
Le morceau comporte de nombreux éléments hardcore des années 90, très rythmés. C'est parfois épuisant de danser dessus. Je me souviens de ma première soirée gabba, j'étais totalement épuisée. C'est là que j'ai compris qu'il était nécessaire d'intégrer des moments de ruptures de ce genre. Cela permet de se reposer un peu et de faire le plein d'énergie avant de se remettre à danser. Je profite donc de ce moment pour souffler un peu avant que ce kick puissant et très rythmé ne commence.
Peux-tu nous en dire plus sur le traitement du kick?
J'aime bien ajouter de la chaleur à la batterie pour la rendre plus organique. Cela fait de nouveau référence à la pratique méditative et aux rythmes très organiques que je développe tout au long de l'album. J'ai ajouté de la chaleur au kick avec la commande Damp de l'effet Drum Buss. Avec la commande Drive, j'ai ajouté une petite distorsion qui donne une direction plus hardcore. Mais je ne voulais pas qu'il y ait trop de distorsion non plus sur le kick. J'ai utilisé la commande Boom qui permet d'améliorer les basses fréquences, ce qui était bien pour ce kick car je n'ai pas de ligne de basse dans le morceau, donc c'était un bon moyen de donner un peu plus de profondeur au mixage.
Tu as utilisé le 909 Core Kit de la bibliothèque de batterie de Live. Peux-tu nous en dire plus sur les traitements, comme la compression et les EQ?
Tout est très semblable. J'utilise le Saturator pour ajouter de la chaleur. L'EQ en basse fréquence est coupé, car il n'y en a pas besoin avec le kit 909. Et puis, il y a le Compressor qui permet de compresser le signal que j'ai mis sur le sidechain du kick pour que ça sonne mieux dans le mix général. Et comme ça, l'impact des kicks n'est pas couvert par le kit de batterie 909. Certaines résonances parasites peuvent s'entendre, alors j'aime bien utiliser un EQ soustractif. Dans l'effet EQ Eight, la commande Audition est intéressante à utiliser car on peut mettre le filtre en solo et rechercher les résonances indésirables dans toute la plage de fréquences. Il suffit ensuite de les atténuer.
Tu as réussi à créer cet effet de transition à la mesure 97 avec un charley "flangé". Comment l'as-tu obtenu?
C'est un très bon exemple d'accident heureux. J'ai simplement dupliqué la piste 909 Core Kit avec une chaîne de plugins différente. La différence de traitement entraîne un léger décalage dans la manière dont les coups de hats sont joués, et c'est ce décalage qui crée l'effet de flanger. C'était tellement bien que je l'ai gardé. Parfois, quand on change un pattern rythmique ou qu'on copie quelque chose comme ça, on obtient les meilleures parties d'un morceau. Cela revient à intégrer des grooves ou à déplacer des notes légèrement à gauche ou à droite.
Est-ce que tout est quantifié sur la grille de ce morceau ? T'arrive-t-il d'expérimenter des grooves?
Oui, il m'arrive d'expérimenter des grooves, mais celui-ci suit la grille car il est censé être très marqué au niveau de la batterie. Il s'agissait surtout de créer un sentiment d'urgence et de meubler le dance floor.
Mais parfois oui. Je travaille actuellement sur un projet qui comporte trois couches de lignes de basse dont je modifie légèrement chacune d'entre elles. Cela permet de donner un certain relief au morceau.
Parfois, quand j'aime le rythme d'une boucle de batterie, je l'utilise pour voir où les coups sont joués afin de placer mes notes MIDI au même endroit. Je peux alors imiter le rythme du sample sans être limitée par ce dernier. Je peux utiliser la partie MIDI avec n'importe quel synthé.
Utilises-tu la commande Extraire Groove de Live pour cette technique?
Non, je préfère le faire manuellement car cela me permet d'apprendre de nouveaux grooves. Pour recréer les grooves plus rapidement, j'aime bien les retranscrire moi-même. Je me dis que c'est comme ça que je pourrais faire une ligne de basse psytrance, par exemple.
Le woodblock percussif qui intervient à la mesure 49 a-t-il une portée conceptuelle?
Le woodblock sonne un peu comme un métronome ou une horloge. C'est comme une référence à la continuité du temps et à son éternité qui occupe une place importante dans la méditation. Si on regarde l'automation, on peut voir que le panoramique du woodblock oscille de gauche à droite. Ce sont de légères manipulations qui donnent cet effet tridimensionnel.
Comment as-tu créé le synthé choral arpégé qui arrive à la mesure 65?
Il vient d'une bibliothèque de samples. J'ai traité le sample original en en transposant certaines parties. Je n'aime pas utiliser des samples tout droit sortis d'un pack, dans la mesure où d'autres personnes pourraient utiliser le même sample, ce que je trouve assez ennuyeux. J'essaie donc d'en extraire certaines parties, de les transposer et de les réarranger. J'ai mis aussi un peu de delay sur celui-ci. Il y a un coupe-bas dans l'EQ que j'ai mis sur le sidechain du kick.
Quand tu parles de changer la tonalité ou de réarranger ces samples, tu édites les clips audio directement dans Live ou tu les décomposes dans des échantillonneurs?
Il m'arrive de Convertir l'audio en MIDI ce qui est plutôt cool. Parfois, je travaille simplement avec l'audio, je le découpe en plusieurs parties et j'en modifie le pitch. Dans l'idéal, je n'utilise pas de samples pour les mélodies. Le problème avec les samples, c'est qu'il peut être très difficile de les modifier. J'aime utiliser un sample s'il apporte quelque chose au morceau, mais si je veux faire évoluer la mélodie, je compose moi-même. Il existe de très bonnes méthodes pour écrire des mélodies. Il faut du temps pour écrire une bonne mélodie et c'est généralement ce par quoi je commence. Ensuite, j'essaie d'arranger différentes couches autour de la mélodie et de trouver des synthés qui vont bien avec. C'est plus facile si je souhaite changer quelque chose plus tard. Je peux également les réutiliser dans d'autres morceaux, et les retravailler légèrement si nécessaire. Cela me laisse plus de liberté au niveau de la composition et de l'arrangement.
Peux-tu nous dire quels effets tu as utilisés sur tes trois pistes de retour?
Sur la piste de retour A, c'est la réverbe principale. J'ai beaucoup utilisé cette réverbe dans l'album car elle donne une certaine ampleur au son. L'EQ en basses fréquences permet à la réverbe de ne pas générer de fréquences basses indésirables.
Sur la piste de retour B, c'est la réverbe pour ma voix. J'ai utilisé la Hybrid Reverb qui permet de mélanger différentes ambiances ou types de réverbes. J'utilise ensuite un compresseur et le sidechain sur la voix, car si je ne le faisais pas, l'effet se superposerait à la voix elle-même. Ainsi, à chaque fois que la voix est jouée, la réverbération disparaît, puis revient. La voix est donc toujours claire. Cela aide vraiment.
J'ai fait la même chose sur la piste de retour C. Il y a un Echo qui est à nouveau sur le sidechain de la voix. Cela permet de contrôler la clarté de la voix d'orgine.
C'est une technique intéressante. Mais parfois, l'ajout d'effets spaciaux peut également fausser le mixage. Est-ce que cette technique permet d'éviter ce problème aussi?
Totalement. Pour éviter cela, la chaîne de périphériques de mon Master comprend tout d'abord un Auto Filter que j'utilise pour filtrer certaines parties de la mélodie de chant. Pour amener un peu de chaleur au mix, je mets un compresseur. J'utilise une EQ soustractive, comme je l'ai fait avec le 909 Core Kit. Là encore, j'ai utilisé le mode Audition de l'EQ Eight pour repérer les résonances indésirables et les atténuer. J'ai mis ensuite un deuxième EQ Eight. Mes voix se situent à environ 1KHz sur le spectre des fréquences, c'est donc toujours préférable de faire un petit boost à ce niveau. De plus, quand le kick d'une musique est aussi marqué, c'est toujours mieux de renforcer un peu les aigus. Le périphérique Utilty contrôle simplement que les basses soient en mono et le Colour Limiter est ajouté à l'ensemble.
Ton périphérique Utility est réglé sur le mode mid-side, ce qui améliore légèrement la stéréo. Pour quelle raison as-tu fait ce choix?
C'est pour donner de l'ampleur. Cela permet de faire ressortir le signal latéral et de soutenir le mixage. C'est juste quelque chose que j'ai appris et qui a tendance à mieux sonner.
Paulina, merci de partager avec nous des concepts et des conseils aussi intéressants. Y a-t-il des projets excitants à l'horizon 2024 dont tu aimerais nous parler?
Je fais une pause au niveau de la production musicale après ce projet d'album. Cela a été une période très intense, surtout après la blessure. J'avais besoin d'espace. Mais je suis en train travailler sur un nouveau projet musical destiné aux clubs qui m'enthousiasme beaucoup. C'est toujours plus facile pour moi de recommencer par là, car c'est moins compliqué. Je travaille sur un EP plus long pour l'année prochaine, qui a une approche plus conceptuelle et qui n'est probablement pas ce à quoi les gens s'attendent. Et je me réjouis simplement de pouvoir encore plus explorer mon processus créatif, mon identité artistique et mon son en 2024.